Matériels des Transmissions

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Récit

L'ANTRC en 1956 .

 




 Par Pierre M.


AN/TRC 3 en Shelter 1956 (photo Pierre M. )

 

De la classe 54/2B Pierre M. nous adresse ce récit sur l'ANTRC.

Après six mois d'instruction au 42 RT à Zweibrücken (FFA) où j'ai passé mes CAT1 et CAT 2 matériels VHF (NDLR : FH), et permis. Retour à Montmedy où nous nous sommes perfectionnés sur mes matériels VHF en milieu naturel. Le 124 GETRG faisait partie des Transmissions Européennes auprès de l'OTAN. Nous avons participé aux liaisons interarmées entre la France et les forces Anglaises stationnées en Allemagne. Les relais étaient en France, en Belgique et en Allemagne. A ma connaissance, toutes ces liaisons ont donné satisfaction.

Au 124 GERTG le matériel ANTRC3 et 4 était installé en fixe dans des shelters, c'était le grand luxe !
Il y avait des shelters fixes sur chassis de GMC genre Chevrolet camion atelier, ces shelters avaient un chauffage à essence et à air pulsé.
Il y avait également, des shelters sur chassis White avec chauffage électrique de 2000 Watts. L'utilisation du chauffage nécessitait un groupe électrogène de type PE 75 dédié. Chaque station avait une remorque 1 T avec les 4 PE 75.

Comme véhicules d'accompagnement, nous disposions de Dodges 4x4 ou mieux, 6x6, avec ou sans remorque.

Il existait aussi des shelters mobiles fixés sur GMC. Ces shelters étaient en dotation au 42 RT.

De Montmédy nous avons étés mutés à Laval au 38 RT en janvier 1956. A Laval, plus de shelters, les matériels sont en caisses dans des GMC bâchés. En été 1956, nous avons fait des manoeuvres avec les italiens dans les Alpes. l'objectif était de valider la possiblité de franchir les Alpes par voies hertziennes. Une demi douzaine de stations avec un équipement allégé ont testé la propagation sur les Alpes en se portant sur des points hauts : le mont Agel au dessus de Monaco, le dessus du tunnel du col du Tende, le Mont Revard au dessus d'Aix, le moucherolle, le mont Cenis.
Différents moyens ont été utilisés pour transporter le matériel et atteindre ces différents point hauts. Cela pouvait être en GMC, en Jeep, en télécabine ou avec des mulets.
Lors de la réunion de tous les chefs de station à Barcelonnette, il a été constaté que toutes les liaisons avaient parfaitement fonctionnées. Il faut reconnaître que l'étude de ces liaisons avaient été faites par des gens très compétents.

De Laval, nous avons été affectés au 2 BTC à Nogent le Rotrou vers le 15 août 1956, de là nous sommes parti pour l'Algérie.

En Algérie, nous avons d'abord été dans une ferme à Sidi Moussa, puis nous avons rejoint le gros du bataillon à Fort de l'Eau.
Avec un AN/TRC-3, j'assurais la liaison avec une station située dans la caserne d'Orléans, elle même reliée au réseau téléphonique.

Le 28 octobre 1956, dans le port d'Alger, nous avons embarqué à bord de l'Aune à destination de l'Egypte (NDLR : corps expéditionnaire franco-britanique suite à la nationalisation du canal de Suez et de sa fermeture). Nous avons débarqué le 6 novembre 1956 à Port Fouad. c'était un petit village avec de belles villas du personnel du canal de Suez. Aujourd'hui c'est une assez grande ville, mais les villas sont toujours là (NDLR : voir Google Earth : "Port Fouad" ...). J'avais installé ma station dans une de ces villas et j'assurais la liaison avec une station située à Port Saïd de l'autre côté du canal, là se trouvaient les troupes anglaises. Nous sommes restés trois semaines dans ces villas. Pour éviter le bruit des PE 75, j'ai tout simplement branché l'AN/TRC sur le secteur de la villa qui était alimentée en 110 Volts, je suppose ! Tout fonctionnait à merveille, pas de fumée, pas de surchauffe, pas de bruit pas d'entretient des groupes. Embarquement le 8 décembre 1956 pour l'Algérie. Voir : L'AN/TRC à Suez en 1956

Retour en France et démobilisé en février 1957.

Au sujet des PE 75, il y en avait deux types, le courant qu'il fallait remplacer toutes les deux heures, en principe, et puis un autre modèle avec un moteur différent , plus bas , plus léger avec un refroidissement amélioré. Ce groupe était doté d'une pompe à essence et l'on pouvait , à l'aide d'une durite, l'alimenter avec une jerrican, ce qui lui permettait de fonctionner dix heures sans arrêt et sans problème.

 

                                      

               

                                                          1956 - AN/TRC- 4 en station (Photo Pierre M.)